Playbook Paris: Et maintenant, le remaniement ? — Après la haie du 8 juin— Sénatoriales dans l’Oise

Playbook Paris: Et maintenant, le remaniement ? — Après la haie du 8 juin— Sénatoriales dans l’Oise
Опубликовано: Friday, 02 June 2023 05:16

Le briefing politique essentiel du matin.




Par ELISA BERTHOLOMEY


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Bonjour à toutes et à tous, bon dernier réveil avant le week-end, nous sommes vendredi 2 juin 2023.


VERS UN REMANIEMENT


ET MAINTENANT. “On fait quoi, après le 8 juin ?” Ainsi s’interrogeait, mercredi matin, les yeux ronds comme des billes, une députée Renaissance avec qui Playbook sirotait un cappuccino. Il faut dire que depuis qu’Emmanuel Macron s’est donné “cent jours” pour relancer son quinquennat, ses lieutenants ont surtout eu à déployer leur énergie à déjouer l’obstacle de la PPL sur l’abrogation de la réforme des retraites. Le piège désormais déjoué — l’épilogue est attendu jeudi prochain, le 8, donc —, la séquence réindustrialisation du président refermée, les uns et les autres recommencent à cogiter. Avec une nouvelle échéance en tête : le rendez-vous du 14 juillet. Et bien sûr, l’éventualité du remaniement ministériel qui l’accompagne.


Peur sur la ville. Il faut dire que même à l’Elysée on ne se cache plus. Un conseiller du Palais le confirmait avec une transparence inhabituelle à votre infolettre cette semaine : le cas de chaque ministre serait en train d’être examiné à l’aune de trois critères, petit 1 “la capacité à impulser”, petit 2 “la capacité à porter”, petit 3 “la capacité à diriger son administration”. En coulisses, chacun s’agite donc. Sachant que subsiste cette principale interrogation : jusqu’à quand Elisabeth Borne restera-t-elle Première ministre ?


Les petites manœuvres. Aux dires de plusieurs interlocuteurs de votre infolettre, certains conseillers du président parmi les plus influents se démèneraient pour maintenir Borne en poste après avoir contribué à l’y imposer l’année dernière, au premier rang desquels Alexis Kohler.


Pro Borno. Mais il n’est pas le seul. Le puissant secrétaire général de l’Elysée a d’ailleurs été aperçu par Playbook marchant dans Paris — une habitude chez lui, pour “se vider la tête”, selon un macroniste historique — en compagnie de Philippe Grangeon, lui aussi réputé pro-Borne. Et, forcément, moins fana des hypothèses Darmanin, Lecornu ou Le Maire. “Grangeon considère que s’il n’y a pas d’alliance très claire avec la droite, pourquoi la changer et pour qui ?”, nous rapportait hier l’un de ses interlocuteurs récents. L’ex-conseiller spécial du président dément catégoriquement être “revenu dans le jeu” politique, comme cela a été dit ça et là, mais une demi-dizaine de personnes ont récemment certifié à votre infolettre avoir constaté qu’il était de nouveau “très présent” auprès d’Emmanuel Macron. Lors de la séquence retraites, il avait de fait poussé quelques idées, dans le sens d’un compromis avec les syndicats, sans réussir pour autant à imposer sa ligne.


La rumeur D-day. Si Elisabeth Borne devait partir malgré tout, qui pourrait la remplacer ? Ces dernières semaines, le nom de Julien Denormandie n’a cessé d’être murmuré. Au point que certains y croient : “sa cote est très forte aujourd’hui”, s’enthousiasmait le conseiller d’un ministre de premier plan au téléphone hier. Proche du chef de l’Etat, ancien “mormon” — le surnom donné aux macronistes de la première heure —, jamais élu, l’ancien ministre de l’Agriculture interroge pourtant par son profil jugé un poil techno. Plutôt celui, donc, d’un bon secrétaire général, aux dires des mêmes…


APRÈS LA HAIE DU 8 JUIN


ET PENDANT CE TEMPS-LÀ. Après une parenthèse européenne de quelques jours, Emmanuel Macron est dans le Gard aujourd’hui pour un déplacement consacré aux feux de forêt. Attendu sur la base aérienne de la sécurité civile de Nîmes-Garons, il doit y rencontrer des acteurs chargés de la lutte contre les incendies et lancer “la météo des forêts”. Cet outil, créé après les feux de forêt massifs de l’été dernier, présentera le degré de risque d’incendie via un code couleur allant du vert au rouge.


Un p’tit village plein d’amis. En début de semaine prochaine, le chef de l’Etat passera deux jours en Normandie pour un déplacement à caractère mémoriel. Il se rendra au Mont Saint-Michel lundi pour célébrer le millénaire de l’abbaye. Le lendemain, il commémorera le 79e anniversaire du Débarquement et lancera au passage les préparatifs du 80ème, tandis que les opposants à la réforme des retraites se mobiliseront de nouveau dans la rue.


Juste après. Si le président renoue avec le terrain, la période qui s’ouvre après le 8 juin paraît aussi bien floue sur le fond pour nombre d’élus macronistes. Certes, la Première ministre a présenté une feuille de route au mois d’avril, des textes sont prévus en discussion au Parlement… Certains continuent de se dire convaincus que le président de la République “redonnera des perspectives claires, programmatiques, philosophiques, et de la méthode” (dans les mots d’un élu enthousiaste), le 14 juillet. Mais pour la plupart, la fin des “cent jours” paraît loin. “Est-ce qu’on est capable de tenir… juste comme ça ?”, se questionnait par exemple devant nous un ministre cette semaine.


Sur le devant de la scène. Au gouvernement comme à l’Assemblée, certains se prennent donc à rêver d’une initiative présidentielle avant la date fatidique. “Il faut qu’il sorte, de façon volontariste, pas ‘tranquilou bilou’”, espérait un autre membre du gouvernement devant votre infolettre hier matin. Le chef de l’Etat devrait continuer de se déplacer et pourrait faire “des annonces” ou “lancer des choses”, croyait encore savoir, sans plus de précisions, un conseiller ministériel.


ÉLECTIONS SÉNATORIALES


CAP AU NORD. Playbook vous propose de poursuivre son tour d’horizon des départements où les élections sénatoriales s’annoncent serrées. Direction l’Oise, ce matin, où la droite part en ordre dispersé et court le risque de perdre un sénateur au profit du RN.


3 LR et 1 PS. Quatre sièges sont remis en jeu dans ce département rural des Hauts-de-France : les trois remportés par la droite en 2017 et un quatrième occupé par la socialiste Laurence Rossignol. Les militants PS de l’Oise ayant préféré soutenir la candidature du jeune Alexandre Ouizille et sa liste commune avec le Parti communiste, l’ex-secrétaire d’État devrait se rabattre sur le Val-de-Marne. La décision doit être validée le 6 juin en bureau national.


Droite éparpillée. Mais revenons à nos moutons : à moins de quatre mois du scrutin, pas moins de trois listes de droite sont sur la ligne de départ, toutes menées par un sénateur sortant. Celle de Jérôme Bascher, qui espère recevoir l’investiture des Républicains ; la liste de l’ex-patron de la fédé LR de l’Oise Édouard Courtial, qui compte quelques Horizons et que la majorité présidentielle se tâte à soutenir en conséquence ; la liste de leur collègue (apparenté LR), Olivier Paccaud.


Chaises musicales. De quoi faire craindre un léger problème de dispersion des voix à Courtial : “Sur trois sortants, il y aura au moins un mort”, mettait-il en garde, joint par mon collègue Antoine Comte hier. L’ex secrétaire d’Etat sarkozyste aurait préféré voir Bascher, son troisième de liste en 2017, repartir à ses côtés.


Ingrat. Mais l’option a bien vite été écartée par son ancien protégé, qui assurait, à l’inverse, que la droite fera “plus de voix à trois listes qu’à deux”. Commentaire désabusé d’un cadre de la majorité sénatoriale : “Bascher doit tout à Courtial. Mais comme il est ambitieux et qu’il a fait un très bon mandat, il a eu envie de monter sa propre liste”.


Le RN en embuscade. Conséquence directe de cette bataille fratricide à droite : le RN, qui a remporté trois députés sur sept en 2022 dans le département, croit en ses chances de faire élire un sénateur, comme s’en inquiétait d’ailleurs récemment Gérard Larcher, d’après Le Point. Le parti d’extrême droite mène une campagne active pour convaincre les maires de lui donner leurs suffrages. La tête de liste Mylène Troszczynski compte bien à cet effet dégainer les thèmes traditionnels de campagne du RN, comme la lutte contre un projet éolien dans la commune d’Éragny-sur-Epte.


Méthode coué. Les trois hommes forts de la droite sénatoriale dans l’Oise martèlent — sans doute pour se rassurer — que le RN n’a aucune chance d’atteindre les 350 voix nécessaires pour remporter un siège. Mais du côté de l’état major des Républicains, on reste beaucoup plus prudent. “J’espère que les égos ne nous priveront pas une fois encore d’une victoire à notre portée”, grommelait hier un cadre de la rue de Vaugirard.


AUSSI À L’AGENDA


Emmanuel Macron se rend à Nîmes dans les Gard accompagné de Marc Fesneau, Christophe Béchu et Dominique Faure pour un déplacement consacré à la lutte contre les feux de forêt. Il dépose une gerbe au monument aux morts de la sécurité civile à 12h15. Il assiste à 14 heures à la présentation des dispositifs de prévention des feux de forêt et échange à 14h45 avec l’ensemble des acteurs de la sécurité civile et de la lutte contre les feux de forêt.


Elisabeth Borne reçoit à 10 heures Anatole Collinet Makosso, Premier ministre de la République du Congo.


Bruno Le Maire s’entretient avec Gabriel Attal à 8h30. Gérald Darmanin poursuit son voyage en Nouvelle-Calédonie et participe à une réunion avec la délégation indépendantiste à minuit, et avec la délégation non-indépendantiste à 3 heures. Il visite à 5h30 l’Université de Nouvelle-Calédonie puis le laboratoire SIGMA. Il participe à 9 heures à un groupe de travail sur le nickel. Dominique Faure se rend à 9 heures aux Assises de l’Association des petites villes de France.


PS : journée organisée à Montpellier par le courant “Refondations” pour “Refonder et unir la gauche”.


Samedi : Gérald Darmanin se rend à 1 heure à la mairie d’Ouvéa. Il déjeune à 3h15 avec le grand chef d’Ouvéa. Il assiste à 6h15 à une présentation en mer du lagon et échange sur la protection de l’environnement et de la biodiversité. Il visite la brigade de gendarmerie de l’Ile des Pins à 7 heures.


Territoires de Progrès : Convention du mouvement présidé par Olivier Dussopt sur les thèmes de l’intelligence artificielle, la question de l’eau, l’inflation, les institutions, en présence d’Agnès Pannier-Runacher et de la politologue Chloé Morin.


MATINALES


7h30. Public Sénat : Xavier Iacovelli, sénateur RDPI des Hauts-de-Seine.


7h40. France 2 : Sacha Houlié, député Renaissance de la Vienne … RTL : Pierre Rosanvallon, Professeur émérite au Collège de France … RMC : Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue au CNRS.


7h45. Radio J : Sylvain Maillard, député Renaissance de Paris.


7h50. France Inter : Thomas Piketty et Dominique Seux, respectivement économiste et journaliste … France Info : Philippe Ballard, député RN de l’Oise.


8h00. Public Sénat : Michel Goya et Jean Lopez, auteurs de “L’ours et le renard : Histoire immédiate de la guerre en Ukraine”.


8h15. Europe 1 : Laurence Boone, secrétaire d’Etat chargée des affaires européennes … CNEWS : Sébastien Chenu, député RN du Nord … France 2 : François Forget, astrophysicien … Sud Radio : Constance Le Grip, députée Renaissance des Hauts-de-Seine … Radio Classique : André Manoukian, compositeur … BFM Business : Eric Vallat, DG Rémy Cointreau.


8h20. France Inter : Cynthia Fleury, philosophe.


8h30. France Info : Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS … BFMTV/RMC : Jérôme Pierrat, journaliste … LCI : Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis.


CARNET


AUJOURD’HUI DANS PARIS INFLUENCE : Les préconisations pas fofolles du rapport ingérences étrangères … Le Sénat en mode commission spéciale sur le PJL numérique … Les députés modèrent les loyers. C’est à 7h30 pour nos abonnés POLITICO Pro.


ANNIVERSAIRES : Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre … Alain David, député PS de Gironde … Laurence Dumont, ancienne députée PS du Calvados … Emmanuel Maquet, député LR de la Somme … Jérôme Durain, sénateur PS de la Saône-et-Loire … Aurélia Beigneux, députée européenne RN … Charlotte Caubel, secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance


DANS LE JORF. Elodie Hemery, conseillère social, solidarités, diversité, inclusion au cabinet du ministre des armées, quitte ses fonctions à compter du 1er juin 2023. Caroline Lemasson-Gerner, conseillère technique fonction publique et réforme de l’Etat au cabinet de la Première ministre quitte ses fonctions 5 juin 2023.


Samedi : Jean Sol, sénateur LR des Pyrénées-Orientales … Jean-Claude Leroy, président du conseil départemental du Pas-de-Calais … Camille Pascal, haut fonctionnaire … Sophia Chikirou, députée LFI de Paris … Andrée Taurinya, députée LFI de la Loire … Jiovanny William, député GDR de la Martinique.


Dimanche : Alain Rodet, ancien député … Anne de Bayser, haute fonctionnaire … Mélanie Thomin, députée PS du Finistère … Anna Pic, députée PS de la Manche.


Un grand merci à : Antoine Comte, nos éditrices Zoé Courtois et Pauline de Saint Remy, Martin Lagrave pour la veille et Dato Parulava pour la mise en ligne.


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